4 choses à savoir sur le programme ASC

Le programme CSA (Compliance, Safety, Accountability) a été introduit par la Federal Motor Carrier Safety Administration en 2010. Bien que l’idée soit théoriquement bonne, elle a fait l’objet de nombreuses critiques depuis sa mise en œuvre officielle. Les réactions négatives à l’égard du programme CSA ont été prises en compte et celui-ci est en train d’être remanié en profondeur. Les recommandations de l’Académie nationale des sciences ont été prises en compte par la FMCSA pour apporter ces changements.
Voici un aperçu des principaux changements attendus par la FMCSA dans le programme CSA :
1. Le programme CSA révisé utilisera la théorie de la réponse à l’item
Le groupe d’experts de la NAS a rédigé un rapport pour aider à apporter des ajustements au programme. Sur la base de la recommandation de leur rapport, la FMCSA va adopter un modèle plus statistiquement fondé sur la théorie de la réponse aux questions (Item Response Theory). L’IRT est couramment utilisé dans le domaine de l’éducation (comme les tests SAT) et a joué un rôle essentiel dans la prise de décisions politiques dans d’autres secteurs, comme les hôpitaux.
Dans le cadre du programme CSA, l’un des éléments les plus importants est le système de mesure de la sécurité. Le système de mesure de la sécurité permet d’identifier les transporteurs de véhicules utilitaires qui présentent un risque plus élevé d’accidents à l’avenir. Le rapport de la NAS a constaté que certains chiffres du système de mesure de la sécurité n’étaient pas calculés sur une base factuelle pouvant être étayée par la science. L’IRT deviendra un meilleur moyen d’approcher des mesures plus précises des scores de sécurité dans l’industrie des flottes.
2. Les lacunes du programme CSA seront comblées
Le programme “Compliance, Safety, Accountability” a été créé pour donner à la FMCSA une meilleure chance d’identifier les transporteurs qui ont besoin d’un contrôle de conformité. Cette nécessité s’explique par le fait qu’il y a trop de transporteurs pour que l’agence puisse les examiner individuellement de manière exhaustive.
Le nouveau programme devait utiliser les résultats des inspections et d’autres données afin de déterminer les entreprises qui justifiaient des interventions en raison de risques pour la sécurité. Le système devait progressivement être utilisé pour mesurer l’aptitude à la sécurité de ces transporteurs.
Le problème, c’est que le programme CSA a connu des difficultés dès le départ. Les courtiers, les avocats, les assureurs et d’autres entités concernées ont commencé à utiliser les résultats du programme d’une manière que le ministère des transports n’avait pas prévue – et qu’il n’a pas appréciée. Les notes étaient accessibles au public, ce qui a entraîné de nombreux problèmes pour le secteur des flottes en raison de l’utilisation de ces informations par les parties intervenantes. Le Congrès a finalement dû intervenir et interdire l’accès aux données au public jusqu’à ce que le programme fasse l’objet de modifications massives.
Le rapport présenté par le groupe d’experts du NAS fait état de plusieurs problèmes liés à la CSA après l’avoir analysée :
- Pas de comptabilisation des accidents dans lesquels les transporteurs routiers ne sont pas à l’origine de l’accident
- Utilisation de mesures qui ne reflètent pas les efforts déployés par les transporteurs pour améliorer la sécurité au fil du temps
- Utilisation de mesures qui ne peuvent tout simplement pas prédire la probabilité d’accidents dans le futur
- Utilisation d’évaluations très variables
3. Le risque d’accident sera remplacé par la culture de la sécurité
L’un des changements apportés au programme CSA par les amendements consiste à mettre davantage l’accent sur l’évaluation de la culture de la sécurité que sur la prévision des accidents futurs. Le groupe d’experts de la NAS chargé d’étudier ce programme devait évaluer si le système pouvait réellement prédire la probabilité d’accidents futurs. Ce n’était pas quelque chose que l’on croyait exact au départ et le groupe d’experts du NAS est arrivé à la même conclusion.
Le système prédictif, en fait, a fait un très mauvais travail dans le cadre du fonctionnement actuel de la CSA. Le système IRT du programme CSA révisé ira au-delà des mesures prédictives. La FMCSA va introduire un nouveau score BASIC qui représentera la culture de sécurité des transporteurs dans le secteur des flottes.
L’IRT permettra d’identifier plus facilement les transporteurs du secteur des flottes, dont la culture de la sécurité est moins bien notée. Cela signifie également que les mesures ultérieures qui doivent être prises peuvent être mises en œuvre auprès d’un plus grand nombre de transporteurs routiers concernés.
4. Un modèle CSA basé sur l’IRT
En juillet 2018, la FMCSA a présenté au Congrès un rapport sur son plan visant à corriger efficacement le programme CSA. Ce rapport définissait la manière dont ils allaient mettre en œuvre les changements recommandés par le groupe d’experts NAS chargé de les aider à apporter les modifications.
Bien que la FMCSA n’ait pas révélé beaucoup de détails sur le nouveau modèle IRT et ce à quoi il ressemblera, il est considéré comme une approche plus solide que le modèle existant. L’IRT est décrit comme un système sophistiqué dont les racines sont basées sur des faits et des chiffres. Le logiciel de modélisation IRT, développé par la FMCSA, est conçu sur mesure pour le programme CSA.
Le modèle à échelle réelle du nouveau modèle CSA IRT sera testé en avril 2019 et le déploiement complet du nouveau système est prévu pour septembre 2019. La FMCSA n’a pas la réputation de respecter ses délais, mais elle a déclaré que le secteur des flottes devait être prêt pour les changements à venir.
Réflexions finales
Depuis son lancement en 2010, le programme CSA est l’un des principaux sujets abordés dans les enquêtes de l’American Transportation Research Institute sur les questions relatives au transport routier. Les nouvelles modifications apportées par la Federal Motor Carrier Safety Administration visent à corriger le programme très problématique et à rendre le secteur des flottes beaucoup plus sûr.